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Archipel composé de plusieurs îles et îlots, Zanzibar est situé au large de la côte nord de la Tanzanie, pays auquel il est rattaché administrativement. Zanzibar est aussi le nom de la plus grande et la plus populeuse île de cet ensemble. Surnommée « l’île aux épices », cette ville insulaire de l’Océan indien a été depuis des siècles au cœur d’intenses activités commerciales entre les différentes rives de l’océan. Les marchands africains, indiens, arabes et européens y venaient chercher des épices de toutes sortes, notamment des clous de girofle. Ce commerce des épices, qui est allé de pair jusqu’au XIXe siècle avec la traite des esclaves, a fait la prospérité de Zanzibar. Sa culture très particulière est née de la fusion des influences originaires de l’intérieur de l’Afrique ainsi que des terres situées de l’autre côté de l’Océan indien.
Photo : Un bateau marchand devant l’île de Zanzibar. © John Seaton Callahan- Getty
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« La ville de pierre » de Zanzibar, Tanzanie
L’âge d’or de la civilisation swahilie de Zanzibar date de la fin du XVIIe siècle, lorsque l’archipel passa de la domination portugaise à celle des sultans d’Oman. Les merveilles architecturales de sa vieille ville, communément connue sous le nom de « ville de pierre » à cause de sa construction en pierre de corail, témoignent de l’alchimie harmonieuse des apports culturels divers qui ont fait le succès de ce site. Il est inscrit depuis 2000 au patrimoine mondial de l’Unesco comme « un exemple exceptionnel de ville marchande côtière swahilie ».
Photo : La vieille ville, Zanzibar. © Tim Graham – Getty
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« La ville de pierre » de Zanzibar, Tanzanie
Une succession non exhaustive des vestiges de la « Stone Town » fait son intérêt historique : le fort portugais, la cathédrale anglicane érigée à la fin du XIXe siècle sur le site de l’ancien marché aux esclaves, les mosquées qui côtoient la cathédrale, la Maison des Merveilles (appelée aussi le palais Beit-El-Ajaib) construite en 1883 pour servir de résidence au deuxième sultan de Zanzibar, les jardins de Forodhani…
Le mémorial des esclaves à Zanzibar. © Dan Herrick / Lonely Planet Images - Getty
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« La ville de pierre » de Zanzibar, Tanzanie
Mais ce qui fait le véritable charme de cette ville traditionnelle, ce sont ses ruelles sinueuses et étroites, bordées de maisons anciennes souvent décrépites laissant parfois entrevoir sur les façades la couleur originelle, un bleu pâle que les restaurations font réapparaître. Les spécialistes ont dénombré plus de 2 500 maisons aux styles architecturaux variés. On entre dans ces bâtisses par les fameuses portes en bois souvent magnifiquement sculptées. Anciennes ou plus récentes, ces portes sont richement ornées de motifs récurrents : figures maritimes, chaînes, versets coraniques, fleurs de lotus d’inspiration indienne. Inspiration que l'on retrouve aussi dans les gros boutons de laiton qui ornent certaines portes particulièrement massives. Les boutons servaient en Inde, semble-t-il, à repousser les éléphants. Pas d’éléphants à Zanzibar. Seulement, les vestiges et vertiges du passé, un passé qui colle à la peau. Parfois, quand on frappe fort sur les battants, la porte s’ouvre, laissant entrevoir l’âme ancienne de cette île tropicale qui a survécu aux heurs et malheurs de son passé.
Photo : Deux musulmanes assises devant une porte à Zanzibar, Tanzanie. © Martin Harvey/Gallo Images – Getty