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Le Rova d’Antananarivo est riche de quatre siècles d’histoire, débutant en 1610, date de son édification par le roi Andrianjaka dont le règne s’étendit de 1610 à 1630. Le Rova abrite traditionnellement les demeures royales, celles des épouses du souverain et de son entourage, des tombeaux royaux et princiers, une place publique et des fosses à bœufs. Les rois et les reines qui se sont succédé à la tête de Madagascar jusqu’à 1897 lorsque la royauté fut abolie par l’administration coloniale française, ont marqué leurs règnes par des transformations de bâtiments anciens et des constructions nouvelles édifiées à l’emplacement d’anciennes demeures royales disparues. Avant sa destruction partielle par l’incendie criminel de 1995, le Rova d’Antananarivo était constitué d’un ensemble de cinq palais, un temple et neuf tombeaux.
Photo : Vue du Palais de la reine dans les hauteurs de la ville et du panneau Antananarivo depuis le stade municipal de Mahamasina, centre-ville. © Bilal Tarabey / RFI
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Le Rova d’Antananarivo, Madagascar
Manjakamiadana ou le palais de la Reine, ravagé par l’incendie et depuis partiellement reconstruit, est le palais principal de ce domaine royal exceptionnel. Construit par l’architecte Jean Laborde en 1839, sous le règne de Ranavalona, le bâtiment était à l’origine entièrement en bois. La poutre maîtresse du palais mesurait 39 mètres. Il fallut 5 000 hommes pour la transporter de la jungle de la côte est. En 1868, sous l’égide de la reine Ranavalona II, James Cameron, l'architecte britannique fortifia le palais en le couvrant de pierres.
Photo : Le palais de la reine avant sa reconstruction en 2006. © Andrew Banniste
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Le Rova d’Antananarivo, Madagascar
Dans l'enceinte du palais se dressent les Tranomanara et Tranovola. Le Tranomanara est le tombeau royal. Le roi Radama I fut le premier à y reposer, suivi de la reine Rasoherina. En 1897, la dépouille mortelle du roi légendaire Andrianampoinimerina (1735-1810) y a été transférée pour rejoindre celles du roi Radama II et des reines Ranavalona I et II. Les restes mortuaires de la reine Ranavalona III ont intégré le tombeau royal en 1938. Le Tranovola, quant à lui, était la résidence du roi Radama II. Cet élégant édifice dont le nom signifie « maison d’argent », tout comme le Manampisoa (« surcroît de beauté »), qui est un petit palais en forme de croix grecque dessiné par James Cameron en 1866, ont été complètement détruits par l’incendie de 1995. Il n'est pas prévu pour l'instant de les reconstruire. Seule, une plaque en pierre signale leur emplacement.
Photo : Le Rova d'Antananarivo, Madagascar, le 17 Mars 2005. ©Marco Longari - AFP
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Le Rova d’Antananarivo, Madagascar
Parmi les petits palais ravagés par le feu, seul Mahitsielafanjaka (« le juste règne longtemps ») a été reconstitué. C'est l'ancienne demeure traditionnelle de l'épouse du roi Andrianapoinimerina, une petite maison en bois sans fenêtre. Des seins sculptés sur la porte indiquent qu'il s'agissait de la demeure de la reine. Enfin, rouvert au public depuis 2012, l’impressionnant Manjakamiadana, le palais de la Reine, est redevenu un grand lieu d’attraction publique. Des travaux de réhabilitation effectués depuis 2006 par le groupe français Colas (filiale de Bouygues) pour 6,5 millions d'euros ont permis de consolider les fondations du palais. Le grand pilier central de 40 mètres, initialement en bois de palissandre, est désormais en béton. Et des ardoises ont remplacé les tuiles en bois de la toiture.
Photo : Le Palais de la reine («Rova Manjakamiadana»), à Antananarivo, partiellement reconstruit après l'incendie de 1995. © Andreea Campeanu - AFP Photo