Depuis 1948, les îles Féroé sont une province autonome, avec son propre gouvernement. En 2000, l’archipel propose un projet d’indépendance totale, mais l’abandonne face à l’intransigeance du Danemark. A l’issue de la victoire des partisans de l’indépendance (50,72%) lors d’un référendum organisé quatre ans plus tard, le gouvernement annonce l’indépendance prochaine des Féroé. Le Danemark s’y oppose de nouveau. Un prochain scrutin est prévu en avril 2018.
Issu du « mouvement wallon » défendant la langue française et l’existence d’une identité wallonne, le courant indépendantiste est apparu lors de la Seconde Guerre mondiale mais rencontre peu de succès. Dans les années 1970, plusieurs partis indépendantistes apparaissent puis disparaissent suite à leurs échecs électoraux. Marginal lui aussi, le courant réunioniste, représenté notamment par le parti du Rassemblement Wallonie France (RWF), prône le rattachement de la Wallonie à la France.
L’Écosse voit l’émergence d’un mouvement autonomiste au milieu du XIXe siècle, dont l’héritier, le Parti national écossais (SNP), fondé en 1934, milite pour l’indépendance. Le pays obtient son propre Parlement et la création d’un gouvernement suite au Scotland Act de 1998. Lors du référendum de 2014, 55,3% des électeurs se prononcent contre l’indépendance. Mais suite au Brexit, la Première ministre Nicola Sturgeon a demandé à Londres la tenue d’un second référendum.
Les deux partis nationalistes d’Irlande du Nord, le Sinn Fein et le Parti social-démocrate et travailliste (SDLP) veulent quitter le Royaume-Uni et rejoindre la République d’Irlande pour la réunification du pays. Au lendemain du vote du Brexit, le Sinn Fein a notamment demandé la tenue d’un référendum sur cette question. Beaucoup plus marginal, le mouvement nationaliste d’Ulster milite depuis les années 1920 pour un Etat indépendant, distinct à la fois du Royaume-Uni et de la République d’Irlande.
Bien qu’apparu au XIXe siècle, le nationalisme gallois ne commence à percer que dans les années 1960. Le parti indépendantiste Plaid Cymru commence alors à gagner en influence et à engranger des résultats électoraux notables. La victoire des partisans d’une autonomie accrue au référendum de 1997 aboutit à la création d’une Assemblée nationale du Pays de Galles. Plusieurs sondages récents indiquent qu’entre 20% et 30% des Gallois interrogés voteraient pour l’indépendance de leur pays.
L’idée d’une nation flamande indépendante est bien ancrée dans cette région néerlandophone de Belgique. Le parti séparatiste Nieuw-Vlaamse Alliantie (N-VA) est un acteur politique central dans le pays. Après son succès aux élections législatives fédérales de 2010, il devient le premier parti de Flandre. La N-VA milite pour une indépendance de la région, dans le cadre de l’UE, par l’acquisition progressive d’une autonomie accrue pour les deux communautés du pays.
Considérée comme l’une des six nations celtiques, la Bretagne possède une forte identité culturelle. La préservation et le développement de cette culture, avec sa langue et sa musique notamment, est représentée par le « mouvement breton », ou emsav, un ensemble informel d’acteurs sociaux, culturels ou politiques, dont certains revendiquent l’autonomie. C’est notamment le cas de l’Union démocratique bretonne, qui dispose, entre autres, de 4 sièges au conseil régional.
Né dans les années 1960, le mouvement indépendantiste de cet archipel d’Océanie s’est développé dans les années 1970. Entre 1984 et 1988, les tensions entre pro et anti-indépendance explosent. Les accords de Matignon mettent fin aux violences et dix ans plus tard, en 1998, l’accord de Nouméa instaure le transfert de nombreuses compétences de la France au gouvernement local, les domaines régaliens mis à part. Un référendum d’autodétermination est prévu en 2018.
Né à la fin du XIXe siècle, le nationalisme basque prône l’unité politique des provinces de langue basque, à cheval entre l’Espagne et la France. Certains groupes ont eu recours à la lutte armée, mais après 50 ans de violence, l’ETA annonce déposer les armes en 2011. Si le Pays basque espagnol a obtenu son autonomie en 1979, les volontés d’autodétermination des séparatistes et du Parti nationaliste basque (EAJ) qui gouverne la région, se sont heurtées au refus catégorique de Madrid.
Dans un contexte de vives tensions avec le pouvoir central, le gouvernement de la communauté autonome de Catalogne organise le 1er octobre 2017 un référendum sur l’indépendance de la région. Jugé illégal par Madrid, ce scrutin provoque une crise sans précédent dans le pays. Le 27 octobre, le Parlement catalan adopte une déclaration d’indépendance qui reconnaît la Catalogne comme un « État indépendant et souverain ». Dans la foulée, l’Espagne met la région sous tutelle.
Petite île danoise située dans la mer Baltique, Bornholm possède aussi son propre mouvement séparatiste. Mais le Parti autonome de Bornholm (Bornholms Selvstyre parti), bien qu’actif depuis les années 1990, n’a guère remporté de succès notable jusque-là. Malgré un regain de popularité avec le référendum écossais et son soutien à la Catalogne, la formation politique n’a jamais attiré plus de quelques centaines de votes. Elle récolte 299 voix lors des élections locales de 2009, et 190 voix lors de celles de 2013.
Depuis l’intégration de la Bavière à l’Allemagne en 1871, le nationalisme bavarois promeut l’idée d’une Bavière autonome, avec une identité culturelle propre. Cette idéologie a rencontré un certain succès et le Parti bavarois a été un acteur politique important dans les années 1950, récoltant entre 5% et 20% des voix lors de différents scrutins. Son influence a néanmoins décliné lors des décennies suivantes. Il a récolté 2,1% des suffrages lors des élections législatives régionales de Bavière en 2013.
Principalement située dans le sud-ouest de la Pologne, la Silésie historique s’étend également au nord de la Tchéquie et à l’est de l’Allemagne. Lors des élections locales de 2010, le Mouvement pour l’autonomie de la Silésie (RAS) a obtenu 3 sièges à l’assemblée régionale et a récolté 8,5% des voix, soit le double du précédent scrutin. Son leader, Jerzy Gorzelik, qui voit les Silésiens comme une « une nation à part entière », estime que le statut d’autonomie devrait être accordé à la région d’ici 2020.
Région riche du nord de l’Italie, la Lombardie réclame une autonomie accrue, avec la fiscalité au centre de ses préoccupations. La région souhaite disposer de ses finances comme elle l’entend. Lors du référendum consultatif du 22 octobre, les électeurs ont voté à plus de 90% en faveur d’une plus grande autonomie, avec une participation autour de 40%. La mouvance indépendantiste est très marginale, et le parti Pro Lombardie Indépendance ne dispose que d’un conseiller municipal.
Majoritairement germanophone, le Sud-Tyrol a été rattaché à l’Italie à la fin de la Première Guerre mondiale. Dans les années 1960, le mouvement du BAS (Comité pour la libération du Tyrol du Sud) mène des attentats à la bombe pour obtenir la réunification du Tyrol au sein de l’Autriche. Rome accorde finalement au Sud-Tyrol un statut d’autonomie en 1972, élargi en 1992, considéré comme l’un des plus avantageux en Europe. Mais l’influence de certains partis politiques sécessionnistes progresse ces dernières années.
Avec la Bohême et une partie de la Silésie, la Moravie est une des régions historiques de la République tchèque, située dans sa partie orientale. Le parti politique Moravané, issu en 2005 de la fusion de deux formations régionalistes, milite pour l’autodétermination et l’indépendance de la région avec la restauration d’un Parlement morave. Bien que relativement actif, le mouvement n’a jusqu’ici pas rencontré de succès électoral majeur.
Depuis les années 1960, les mouvements nationalistes corses réclament une plus grande autonomie, voire l’indépendance de l’île. Le Front de libération nationale corse (FLNC), créé en 1976, a même recours à des attentats à la bombe et des attaques à mains armées. Mais en 2014, le FLNC annonce finalement un « processus de démilitarisation ». Lors des législatives de 2017, la coalition nationaliste Pè a Corsica remporte 3 sièges à l’Assemblée nationale. Une première.
Comme la Lombardie, la Vénétie est l’une des régions les plus prospères d’Italie et s’est prononcée en faveur d’une autonomie accrue lors du référendum du 22 octobre. La Vénétie a par ailleurs un mouvement nationaliste centré sur l’héritage de la République de Venise. Entre 2011 et 2013, plusieurs sondages montrent une progression de l’idée indépendantiste. En juin 2014, le conseil régional vote l’organisation d’un référendum sur l’indépendance mais, rejeté par la Cour constitutionnelle, ce dernier n’aura pas lieu.
À cheval entre la Slovénie et la Croatie, les frontières de l’Istrie n’ont jamais été clairement définies après l’éclatement de l’ex-Yougoslavie en 1991. Constitué en 1990, la Diète démocrate istrienne (IDS-DDI), parti libéral de centre-gauche, milite pour une plus grande autonomie régionale, en insistant notamment sur l’aspect multi-ethnique de la province. Neuf des dix maires du comitat d’Istrie sont des représentants de l’IDS-DDI, signe de son influence dans la région.
Seule province autonome de Serbie, la Voïvodine est riche d’une diversité culturelle et linguistique considérable, avec une vingtaine de groupes ethniques différents. Certains partis politiques, comme la Ligue des sociaux-démocrates de Voïvodine ou le Parti de Voïvodine, demandent une autonomie accrue de la province, mais toujours au sein de la Serbie. L’idée d’un Etat indépendant est très minoritaire. Dans un sondage de 2003, seulement 5% des personnes interrogées se disaient pour.
Région centrale de Transylvanie, le Pays sicule est majoritairement peuplé de magyarophones (locuteurs du hongrois). Une exception dans le pays. A l’issue de la Première Guerre mondiale et de la défaite de l’Empire austro-hongrois, la Transylvanie est rattachée à la Roumanie, au grand dam des Hongrois de la région. Aujourd’hui, nombre de Sicules, dont l’Union démocrate magyare de Roumanie (UDMR), réclament davantage d’autonomie, à la fois culturelle et territoriale.
Région autonome d’Italie, la Sicile possède une identité culturelle forte, avec ses traditions et sa propre langue. Un héritage que mettent en avant plusieurs organisations séparatistes, dont le Mouvement pour l’indépendance de la Sicile, héritier d’un parti historique du même nom qui eut plusieurs sièges au Sénat et à la Chambre des députés dans les années 1940. Mais la formation autonomiste la plus notable est le Parti des Siciliens, qui a gouverné l’île de 2008 à 2012.