Les électeurs français sont appelés aux urnes les 10 et 24 avril 2022 pour désigner leur prochain président de la République pour cinq ans. Retrouvez les portraits des candidats à la magistrature suprême (par ordre alphabétique).
Les candidats
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Nathalie Arthaud
Lutte ouvrière
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Nicolas Dupont-Aignan
Debout la France !
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Anne Hidalgo
Parti socialiste
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Yannick Jadot
Pôle écologiste
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Jean Lassalle
Résistons !
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Marine Le Pen
Rassemblement national
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Emmanuel Macron
La République en marche !
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Jean-Luc Mélenchon
La France insoumise - L’Union populaire
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Valérie Pécresse
Les Républicains
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Philippe Poutou
Nouveau Parti anticapitaliste
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Fabien Roussel
Parti communiste français
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Éric Zemmour
Reconquête !
Texte : Service politique RFI
Secrétaire de rédaction : Kèoprasith Souvannavong
Photos : Joël Saget, Éric Feferberg, Bertrand Guay, Loïc Venance / AFP
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Marine Le Pen
Rassemblement national
Pour sa troisième campagne présidentielle, Marine Le Pen a un adversaire inattendu : Éric Zemmour. L’ancien polémiste de télévision a bousculé les plans de la candidate du Rassemblement national.
Elle avait prévu d’être discrète jusqu’en janvier, de faire une campagne « positive » sur le thème du pouvoir d’achat sans parler des autres candidats. Patatras ! L’arrivée fracassante d’Éric Zemmour sur son terrain de prédilection de l’immigration a obligé l’état-major du RN à revenir sur les thématiques sécuritaires et à accélérer le rythme des déplacements.
Marine Le Pen accuse son adversaire de diviser le camp nationaliste mais elle retient ses coups en public : pas question de faire fuir les électeurs zemmouristes pour le second tour.
Convaincue qu’elle seule peut battre Emmanuel Macron, Marine Le Pen, 53 ans, vit peut-être sa dernière campagne en cas de nouvel échec.
Elle a choisi de s’appuyer sur sa féminité et sur son expérience pour la suite de la campagne. Son slogan pour 2022 : « Une femme d’État ».
Par Julien Chavanne
Jean-Luc Mélenchon
La France insoumise - L’Union populaire
C’est sa dernière chance d’accéder à l’Élysée. Jean-Luc Mélenchon a annoncé que 2022 serait son ultime campagne présidentielle et contrairement à 2012 et 2017, ce sera cette fois sans ses alliés du Parti communiste français, qui ont décidé d’aligner leur propre candidat, Fabien Roussel.
Le vieux routier de la politique française, élu pour la première fois en 1983, reste persuadé de son destin présidentiel. Il espère rééditer la razzia sur les voix de gauche qui l’avait amené à un souffle d’une accession au second tour il y a 5 ans.
Sa stratégie : écraser ses concurrents à gauche pour attirer leurs électeurs et convaincre les abstentionnistes, avec un programme mêlant refonte du système politique, forte intervention de l’État, hostilité à l’Europe et écologie.
Mais Jean-Luc Mélenchon reste son meilleur ennemi, adepte de dérapages verbaux pas toujours contrôlés, qui lui valent une franche hostilité dans l’électorat de la gauche modérée.
Par Aurélien Devernoix
Emmanuel Macron
La République en marche !
Emmanuel Macron n’a qu’une idée en tête : être réélu. Ce que ses prédécesseurs François Hollande et Nicolas Sarkozy n’ont pas réussi à faire. Une motivation puissante pour celui qui veut prouver qu’il n’a pas été qu’une parenthèse. Mais plus question de refaire le coup de 2017 quand, invité surprise de l’élection présidentielle, l’ex-banquier de chez Rothschild, passé par la case ministre de l’Économie, avait déjoué tous les pronostics en se présentant comme un candidat ni de droite, ni de gauche mais du « et en même temps », « disruptif », sans parti, sans passé électoral, donc sans passif politique.
Car Emmanuel Macron a changé de catégorie, il est désormais le président sortant, estampillé « président des riches », qui a essuyé la crise des « gilets jaunes » et celle du Covid. Il a un bilan à défendre, une image à adoucir et un projet à renouveler, un vaste défi pour réussir à battre ses adversaires, et de droite et de gauche qui, tous, veulent le déloger de l’Élysée.
Par Valérie Gas
Nicolas Dupont-Aignan
Debout la France !
C'est un habitué du buzz pour exister. Ancien du RPR et de l'UMP – les deux ancêtres de la droite aujourd'hui incarnée par Les Républicains –, Nicolas Dupont-Aignan a créé son propre parti souverainiste et eurosceptique en 2008, aujourd’hui dénommé « Debout la France ! ».
Maire de 1995 à 2017, il est encore député de l'Essonne, en région parisienne. Cet adepte du « made in France » défend une ligne d'extrême droite avec des propositions comme la fin du droit du sol ou la suspension du regroupement familial.
Pourfendeur du passe sanitaire, il a fait l'objet d'une polémique après sa contamination au Covid-19 en décembre dernier, accusé de ne pas s'être isolé alors qu'il se savait cas contact de son épouse.
C'est la troisième fois que Nicolas Dupont-Aignan est candidat à la présidentielle. En 2012, il avait recueilli 1,79 % des voix. En 2017, 4,70 %. Il avait alors fait alliance avec la candidate d'extrême droite Marine Le Pen pour le deuxième tour. Cette fois-ci, le soixantenaire assure qu'il ne ralliera ni la candidate du Rassemblement national (RN) ni son rival d'extrême droite Éric Zemmour.
Par Lucile Gimberg
Nathalie Arthaud
Lutte Ouvrière
Nathalie Arthaud mène en 2022 sa troisième campagne présidentielle consécutive comme Philippe Poutou. Contrairement au candidat du mouvement trotskyste rival, cette professeure de lycée n’a pas eu de difficultés pour obtenir les 500 signatures d’élus nécessaires pour s’aligner, grâce à l’expérience en la matière des militants de son parti, Lutte ouvrière.
La candidate peine néanmoins à faire oublier la très populaire Arlette Laguiller, qui représenta LO lors de six élections présidentielles de 1974 à 2007, obtenant par deux fois plus de 5 % des voix.
Nathalie Arthaud n’a réuni que 0,56 % des voix en 2012 et 0,64 % en 2017.
Par Aurélien Devernoix
Philippe Poutou
Nouveau Parti anticapitaliste
Après 2012 et 2017, 2022 sera la 3e campagne présidentielle pour Philippe Poutou. Jusqu’à la dernière minute, le candidat du Nouveau Parti anticapitaliste n’était toutefois pas certain de pouvoir se présenter : la collecte des 500 signatures d’élus nécessaires pour s’aligner dans le scrutin a été plus compliquée que prévu. En cause : une scission au sein du parti, entraînant la candidature – qui n’a finalement pas été validée - du syndicaliste Anasse Kazib, pour le compte du mouvement Révolution Permanente.
L’ancien ouvrier automobile, licencié en 2019, souffre aussi de la concurrence de Jean-Luc Mélenchon. Quand en 2002 et 2007, son mouvement trotskiste obtenait près de 4 % des voix, il ne dépasse pas 1 % à 2 % depuis 2012 et la mainmise de l’ancien ministre socialiste sur l’électorat de la gauche radicale.
Par Aurélien Devernoix
Anne Hidalgo
Parti socialiste
Elle avait promis, lors de sa réélection à la mairie de Paris, qu’elle ne se lancerait pas dans la course à l’Élysée. Finalement, Anne Hidalgo est bien la candidate du Parti socialiste dans une campagne aux airs de chemin de croix.
Les intentions de vote lui sont très défavorables, notamment parce que son électorat est grignoté à la fois par les écologistes de Yannick Jadot et les centristes d’Emmanuel Macron. Une tenaille dont Anne Hidalgo a du mal à s’échapper. La candidate PS passe davantage de temps à se défendre, notamment sur son bilan à la tête de la capitale, qu’à réussir à faire entendre ses propositions.
Pas question pour autant d’abandonner, Anne Hidalgo veut aller jusqu’au bout, espérant faire mentir les sondages dans la dernière ligne droite.
Par Aurélien Devernoix
Yannick Jadot
Pôle écologiste
Fera-t-il mieux que les 5,25 % de Noël Mamère en 2002 ? Porté par les récents succès électoraux des écologistes, l’eurodéputé Yannick Jadot pense avoir le vent dans le dos. Se désister pour unir la gauche ? Il a déjà donné en 2017 derrière Benoît Hamon, cela n’a pas marché. À 54 ans, ce « loup solitaire », comme le décrit l’un de ses proches, croit que l’heure de l’écologie a sonné. Ancien coopérant au Burkina Faso et au Bangladesh, passé par Greenpeace, cofondateur d’Europe Écologie-Les Verts, Yannick Jadot est un professionnel des actions coups de poing et des coups de gueule. Expliquant que la transition écologique ne se fera pas sans les entreprises, acceptant l’économie de marché qu’il veut réguler, refusant de se dire décroissant, le tombeur de Sandrine Rousseau à la primaire de septembre tente de recentrer le discours traditionnel du parti vert pour élargir sa base électorale.
Par Anthony Lattier
Jean Lassalle
Résistons !
Jean Lassalle est de nouveau sur la ligne de départ pour l’élection présidentielle, comme en 2017 où il avait obtenu le score de 1,21 % des voix. Le député des Pyrénées-Atlantiques a d’ailleurs réussi à collecter les cinq cents parrainages nécessaires pour se présenter sans difficulté, contrairement à d’autres candidats qui peuvent pourtant prétendre à une qualification pour le second tour comme Marine Le Pen ou Eric Zemmour. Jean Lassalle, c’est le candidat du terroir, à l’accent rocailleux et au verbe haut. Il s’était illustré en 2006 avec une grève de la faim de plus d’un mois pour protester contre la délocalisation de l’usine Toyal de sa circonscription. Longtemps proche de François Bayrou, il a rompu avec lui en 2016 et siège désormais parmi les non-inscrits. Il va porter les couleurs de son mouvement intitulé : Résistons !
Par Valérie Gas
Valérie Pécresse
Les Républicains
Et si c’était elle la première femme à présider la France ? La patronne de la région Île-de-France et ancienne ministre du Budget sous Nicolas Sarkozy a déjoué les pronostics lors de la primaire interne de la droite en décembre. Un rendez-vous qui a permis au parti Les Républicains d’occuper le terrain avant Noël et a donné à Valérie Pécresse un élan dans les sondages.
Depuis, l’énarque de 54 ans fait tout pour ne pas répéter les erreurs qui, en 2017, avaient mené à la chute du candidat de la droite François Fillon. Très active sur le terrain, elle a orchestré le rassemblement de sa famille politique avec des déplacements dans les fiefs des principales figures de LR.
Mais Valérie Pécresse peut-elle battre Emmanuel Macron, favori des enquêtes d’opinion ? Plusieurs l’ont déjà donnée au second tour. La candidate LR pourrait mordre sur l’électorat de centre droit du président sortant. Mais pour se qualifier le 10 avril prochain, elle devra aussi garder avec elle les électeurs tentés par le candidat d’extrême droite Éric Zemmour.
Par Lucile Gimberg
Fabien Roussel
Parti communiste français
Costume bien coupé et sourire éclatant sur un fond aux couleurs vives : l’affiche de campagne de Fabien Roussel est à l’image de la stratégie de rupture du Parti communiste pour cette élection présidentielle.
Rupture avec le vieux code visuel du PCF, le fond rouge, rupture surtout avec Jean-Luc Mélenchon, derrière lequel les communistes s’étaient rangés en 2012 et 2017. Fabien Roussel veut redonner de la visibilité au plus vieux parti de la gauche, en parlant surtout de défense des travailleurs et de la production française.
Le PC est aussi engagé dans une opération de survie politique et cette candidature doit lui permettre de pouvoir négocier au mieux ses intérêts aux élections législatives qui suivront la présidentielle.
Pour cela, il faudra faire mieux que lors de la dernière incursion communiste dans la bataille pour l’Élysée. En 2007, le parti avait obtenu 1,93 % des voix.
Par Aurélien Devernoix
Éric Zemmour
RECONQUÊTE !
C’est le trouble-fête de la campagne. Pendant de longs mois, Éric Zemmour a entretenu un faux suspense sur sa candidature. L’ancien journaliste du « Figaro » a profité de sa tournée de promotion de son dernier livre pour poser les bases de sa campagne : provocateur, radical, hyper-médiatique, l’ex-chroniqueur de télévision aime les coups d’éclat et les polémiques.
Entouré par une équipe inexpérimentée venue des réseaux catholiques et conservateurs, le candidat de 63 ans veut séduire les électeurs de François Fillon en 2017 et récupérer les déçus du RN.
Pour échapper aux militants antifascistes qui le suivent à chaque déplacement, Éric Zemmour a réduit l’accès à la presse.
Son premier meeting de candidat à Villepinte a notamment été marqué par des bagarres entre des militants antiracistes et des sympathisants du candidat.
Condamné à plusieurs reprises pour provocation à la haine raciale, il tente de doubler Marine Le Pen sur sa droite en étant le plus radical.
Par Julien Chavanne
Anasse Kazib
34 ans, cheminot, mouvement « Révolution permanente ». Auparavant au Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), il aurait 175 promesses à ce stade.
Hélène Thouy
39 ans, avocate, Parti animaliste. Elle pourrait obtenir entre 2 % et 5 % après le succès du parti aux élections européennes, selon des politologues.
Marie Cau
56 ans, maire de Tilloy-lez-Marchiennes (Nord). Elle est la première femme transgenre élue maire.
Martin Rocca
21 ans, étudiant, mouvement « Constituante 2022 ». Il s’agit du plus jeune candidat.
Anna Agueb-Porterie
23 ans, militante, candidate à la primaire populaire.
Pierre Larrouturou
57 ans, eurodéputé, candidat à la primaire populaire.
Charlotte Marchandise
47 ans, ancienne élue de Rennes, candidate à la primaire populaire.
Fabrice Grimal
42 ans, mouvement « La Concorde Citoyenne ». Il est issu des «" "gilets jaunes ».
Stéphane Tauthui
42 ans, élu de la maire de Malakoff, dans les Hauts-de-Seine.